L'Union européenne s'engage contre le changement climatique dans le Pacifique

Mis à jour le 15/01/2019
L'Union européenne demeure fortement engagée dans son combat contre le changement climatique.

 

L’Accord de Paris sur le changement climatique a constitué une avancée majeure du multilatéralisme, dont l’Union européenne et les pays et territoires du Pacifique peuvent et devraient être fiers. Moteur de ce succès, le Pacifique a mené une coalition de grande ambition en étroite collaboration avec l'Union européenne et ses partenaires. Fidji fut le premier pays à ratifier l'Accord, rapidement suivi par les autres pays du Pacifique. Depuis, les progrès accomplis concernant sa ratification sont significatifs. L’Accord de Paris est entré en vigueur le 4 novembre de l’année dernière et 148 parties l’ont déjà ratifié.

           

Il faut toutefois se garder de tout triomphalisme et agir efficacement pour traduire nos paroles en actes afin qu'un avenir à faible taux d’émission et résilient face au changement climatique puisse réellement se concrétiser. La récente annonce du retrait des Etats-Unis de l'Accord de Paris ne doit néanmoins pas nous affecter. Bien que regrettable, cela ne devrait pas affaiblir la mobilisation mondiale pour la survie des nations les plus vulnérables ainsi que de la planète. La Polynésie française et la Nouvelle-Calédonie, du fait de leur situation géographique, sont les premières victimes européennes du changement climatique.

          

Nous estimons que l'action pour le climat offre des perspectives illimitées pour inventer de nouveaux et de meilleurs moyens de production et de consommation, pour investir, entretenir des échanges commerciaux et protéger nos vies, nos ressources et nos moyens de subsistance, au bénéfice de toutes les populations et de la planète. Pour concrétiser la transformation sociale et économique dont le monde a tant besoin, il est essentiel que les objectifs de réduction des émissions ainsi que les plans et stratégies d’adaptation annoncés par les pays soient traduits, dès à présent, en politiques et mesures concrètes applicables dans tous les secteurs de l’économie. L’intention seule n'est pas gage de réussite.

          

L’Union européenne et ses États membres sont déterminés à jouer pleinement leur rôle dans la mise en œuvre de l’Accord de Paris, sur leur territoire et au niveau international. L’Europe a fourni et continuera de fournir un soutien financier important en faveur de l’action pour le climat dans ses pays partenaires. En 2015, le montant de cette aide s’est élevé à 17,6 milliards d’euros.

          

Sur notre territoire, nous sommes déterminés à achever le paquet législatif et réglementaire nécessaire pour atteindre l’objectif de l’Accord de Paris: une réduction des émissions d’au moins 40 % d’ici 2030. Nos mesures législatives concernent tous les secteurs de l’économie et l’efficacité énergétique ainsi que l’essor des énergies renouvelables relèvent aujourd'hui de nos priorités dans l’ensemble de l’Union.

            

Nous entendons les préoccupations selon lesquelles les mesures relatives au changement climatique peuvent avoir une incidence sur la croissance économique et nous les comprenons. Cependant, nous avons constaté que l’inverse est vrai: nos émissions ont chuté de 22 % depuis 1990 tandis que le PIB de l’Union a augmenté de 50 %. Pendant cette période, nous avons créé des emplois, des entreprises, des technologies et des avantages concurrentiels, préparant nos économies à un avenir faible en carbone et résilient face au changement climatique.

          

Aujourd'hui, nous investissons dans le renforcement de la résilience de nos sociétés: d’après notre expérience, chaque euro investi dans la protection contre les inondations peut se traduire par six euros d’économies en dégâts évités. En d’autres termes, l’investissement dans la résilience face au changement climatique réduit les risques actuels et futurs.

        

Alors que l’Union européenne possède plus de vingt ans d’expérience dans l’élaboration et la mise en œuvre de politiques climatiques ambitieuses, nous savons que nombre de nos partenaires s’y engagent pour la première fois.

         

L'Union européenne s'est engagée à hauteur de 800 millions d'euros pour le développement et la coopération avec le Pacifique jusqu'en 2020. Plus de 50% de ce montant sera alloue aux activités liées au climat. Néanmoins, ce qui importe peut être encore plus réside dans la continuité de l'engagement stratégique de l'Union européenne avec tous les partenaires de la région afin que la diminution et l'adaptation aux risques soient prises en compte à tous les échelons de l'élaboration des politiques. En particulier pour le Pacifique, les actions de lutte contre le changement climatique sont au cœur des Objectifs de Développement Durable (ODD) et de l'Agenda 2030 qui représentent les lignes conductrices de l'action de coopération de l'Union européenne.

         

Bien que l’élaboration de stratégies d’action à long terme pour le climat apparaisse fondamentale, il est urgent que nous prenions toutes les mesures nécessaires. Dans quelques mois, en novembre, les pays impliqués dans la lutte du changement climatique se réuniront à Bonn lors de la COP23 pour poursuivre la difficile tâche de traduire l’accord politique conclu à Paris en actes concrets. Fidji, ayant obtenu la Présidence de la COP23, a adopté un rôle de moteur afin de garantir la mise en œuvre effective de l'accord, par toutes les parties et de s'assurer que ces actions améliorent véritablement la vie des plus vulnérables. Dans le respect de ses engagements, l'Union européenne et ses Etats Membres travaillent en étroite collaboration avec Fidji et ont d'ores et déjà fourni une assistance financière et technique au gouvernement afin que ces négociations soient un succès.

         

L’année prochaine constituera une autre étape importante: le «Dialogue de Facilitation» qui se tiendra en 2018 sera la première occasion depuis Paris d'examiner les efforts collectifs que nous avons entrepris pour limiter le réchauffement de la planète et nos véritables accomplissements au regard des engagements contractés. Ce sera le moment de démontrer notre capacité à donner suite aux engagements pris par nos dirigeants à Paris.

          

Et les gouvernements ne sont pas les seuls à agir. Les défis mondiaux liés au climat sont d’une diversité et d’une ampleur sans précédent. Les entreprises, les villes, les régions et la société civile ont toutes un rôle crucial à jouer pour concrétiser les mesures qui changeront véritablement la donne. Nous avons besoin d’une coopération et d’une coordination renforcées entre les gouvernements, la société civile, le secteur privé et d’autres acteurs clés. Cela est déjà mis en œuvre dans le Pacifique. Le "Climate Action Pacific Partnership Event" organisé à Suva par le Champion pour le climat, le Ministre Seruiratu en Juillet rassemblera les responsables politiques, les acteurs de la société civile et du secteur privé afin de renforcer l'action de lutte contre le climat dans le Pacifique. Ce n'est qu'en agissant ensemble que nous réussirons à atteindre le niveau d’ambition que nous nous sommes fixé et que nous répondrons aux attentes des futures générations.

         

L’Accord de Paris a marqué un tournant dans la lutte pour la protection de la planète ainsi que pour les futures générations. Nous devons maintenir ce dynamisme dans les mois et les années à venir, car il se traduira par de véritables avancées: de plus faibles émissions, une sécurité et une efficacité énergétiques accrues, une croissance portée par l’innovation, des créations d’emplois, des sociétés plus résilientes et un meilleur environnement. Il y a beaucoup de travail à accomplir et nous nous réjouissons d’avance de poursuivre notre partenariat avec le Pacifique.

           

S.E M. Andrew Jacobs, Ambassadeur et chef de Délégation pour le Pacifique