Agriculture, forêt et pêche

Politique publique du secteur primaire

 

Le secteur primaire de Wallis et Futuna, ancré au territoire, est indissociable de ses ressources locales. Le maintien et l’amélioration des systèmes de production peuvent largement contribuer à soutenir l’économie locale et les modes de vie associés. On estime qu’il représente 25 points de PIB pour le Territoire. Sa durabilité dépend surtout de sa compréhension, de sa gestion, de sa coordination et de sa gouvernance dans son contexte actuel.

 

Les spécificités de ce territoire permettent de s’engager sur des mesures adaptées à la notion de développement durable. La valorisation du secteur de l’agriculture apparaît comme fondamental à préserver et à renforcer durablement compte tenu des avantages qu’il a su et qu’il continue toujours à apporter même si son potentiel reste encore mal connu. Le secteur primaire a joué et joue encore les rôles importants :

  •   D’auto-subsistance alimentaire ;
  •  De sécurité alimentaire ;
  •  De renforcement de la vie communautaire ;
  •  Du maintien des traditions et des savoirs-faires ;
  •  De développement durable adapté.

  

Le secteur végétal 

   

La petite agriculture vivrière et coutumière est une grande richesse pour le territoire : elle est à la fois un moyen pour les personnes qui n'ont pas ou peu de revenus de subvenir à leurs besoins, une ressource importante d'auto-approvisionnement pour toute la population et une richesse culturelle. L’agriculture familiale locale doit être maintenue et soutenue.

La filière agricole reste très peu organisée et les petits producteurs ont des niveaux de production encore faibles et irréguliers. Les importations de légumes représentent en moyenne 180 tonnes par an depuis 2001. Cela démontre que la demande existe et qu’une grande partie de cette production (salade, tomate, concombre, haricot, aubergine, poivron, courgette) peut être produite localement. Les actions du secteur se déclinent en trois objectifs :

 

1. Adaptation des productions agricoles et augmentation des rendements (légumes, fruits et tubercules).

  •  Poursuivre la remise en fonction du laboratoire in-vitro avec l'appui en particulier de la CPS (actuellement en cours). Et favoriser la distribution de matériel végétal sain auprès des producteurs.
  •  Poursuivre l'appui technique et le suivi des producteurs.
  •  Appui à l’agriculture familiale

 

2. Amélioration de l'organisation des filières agricoles.

Identification de porteurs de projets susceptibles de travailler de manière durable. Les professionnels du secteur sont au nombre de 5 exploitants sur Wallis et 3 sur Futuna.

Futuna s'est dotée de la première entreprise de maraîchage hors sol et produits de façon régulier. Deux dossiers d'investissement de même type ont pu aboutir sur Wallis en 2014 pour une culture hydroponique sous serre (1 en culture de Salade et 1 en culture de tomates).

Un projet de transformation du fruit de l'arbre à pain en vue de pouvoir substituer aux frites de pomme de terre et à la farine de blé est en cours de finalisation.

      

3. Promotion de pratiques respectueuses de l’environnement.

Un travail est en cours sur la valorisation de la matière organique locale (compostage et intégration des effluents d’élevage), le développement des buttes permanentes et l’agriculture de conservation notamment via l’agroforesterie.

       

Le secteur animal

 

Le cheptel est constitué de porcs et de volailles.

Pour la filière porcine les actions intègrent la nécessité d’accompagner les élevages familiaux dans la voie de la préservation de l’environnement. Il s’agit essentiellement de promouvoir le déplacement des parcs à cochons à distance du littoral et de les intégrer dans un système tournant visant à préserver les sols et à valoriser les apports de matières organiques pour les cultures.

Des actions d’envergure sont aussi menés pour développer une filière professionnelle s’appuyant sur quelques élevages indemnes de brucellose et sur la construction d’un abattoir.

La filière volaille s’est développée dans le secteur de l’œuf de consommation ; domaine où le Territoire se rapproche de l’autonomie de production.

Des actions sont en cours pour promouvoir une filière volailles de chair pour diminuer le recours massif aux produits congelés de qualité médiocre importés depuis l’Europe, l’Asie ou l’Amérique du Sud.

Le point faible des productions animales réside dans la grande dépendance aux aliments du bétail importés. Des réflexions sont en cours pour diminuer cette dépendance.

 

Une équipe de techniciens du SIVAP se déplace dans les élevages de porcs. Les soins courants sont gratuits. Les castrations et autres interventions nécessitant une anesthésie générale coutent 2750 F payables au Trésor Public. Toute mortalité anormale, tout problème de fertilité à répétition doivent leur être signalés. Un vétérinaire praticien est susceptible de les accompagner pour toute situation sortant de l'ordinaire.

Un vétérinaire praticien reçoit les animaux de compagnie au dispensaire du SIVAP. Les stérilisations sont payables au Trésor Public au tarif forfaitaire de 3 000 F. Tous les autres actes et médicaments sont tarifés à l'appréciation du praticien.

La protection animale est un enjeu d'avenir du service. La divagation des porcs et des chiens est interdite depuis 2004 dans le cadre de la lutte contre la brucellose.  C'est aussi un risque d'accidents de circulation, de morsures et parfois une forme de maltraitance. Seule une politique coordonnée de stérilisation et de diminution de l'errance peut permettre de juguler le problème.

Le SIVAP collabore également avec d'autres services : l'ADS dans la lutte contre des zoonoses telles que la leptospirose, la brucellose, les salmonelloses, l'érysipèle (rouget) etc ; le service de l'environnement pour donner les premiers soins aux animaux sauvages en souffrance ou aider à capturer des porcs sur les ilots par des anesthésies.

 

La sécurité alimentaire

La sécurité alimentaire est la capacité du Territoire à nourrir sa population (cf ci-dessus). La sécurité des aliments est la faculté de mettre à disposition des aliments sans risque pour la santé. C'est l'une des missions du SIVAP qui est un service de la DSA.

- alimentation animale : c'est un poste important ayant des répercussions sur la chaine alimentaire. Un arrêté préfectoral a été pris en 2022 règlementant la composition, l'étiquetage, l'importation des aliments pour animaux d'élevage. En parallèle des analyses sont menées sur les différents contaminants susceptibles d'altérer les granulés d'importation, ainsi que sur leur valeur nutritive.

- brucellose : maladie des porcs présente sur le Territoire, transmissible à l'Humain. Des textes ont été pris pour permettre de qualifier les éleveurs patentés indemnes de la maladie, tout en indemnisant les animaux atteints. C'est l'une des conditions (avec un abattage respectant les normes sanitaires) à une commercialisation sans restrictions des viandes et abats. Un abattoir de faible capacité, en cours de construction depuis 2020, sera doté d'un inspection permanente des carcasses dès son ouverture.

- apiculture : des analyses très complètes du miel du Fenua sont menées chaque année, d'une part pour garantir la santé des consommateurs locaux, d'autre part pour permettre l'exportation vers l'UE, possible depuis 2021. Une démarche complète sur la santé des abeilles est également en cours, le Territoire étant indemne des maladies les plus graves des abeilles. Là aussi, des mesures d'indemnisation sont prévues si des destructions de ruches étaient rendues obligatoires par l'arrivée d'une maladie ou d'un parasite.

- inspection des établissements alimentaires : le SIVAP inspecte régulièrement tous les types de commerces alimentaires déclarés (restaurants, épiceries, traiteurs). Un système de mise à disposition des résultats au grand public https://www.alim-confiance.gouv.fr/ est en place à Wallis et Futuna depuis 2021. Une attention particulière est apportée à la restauration collective (cantines des hôpitaux, établissements scolaires, prison). Les centres aérés et garderies déclarées ont été ajoutées à la programmation régulière du service.

Le service gère également les alertes sanitaires envoyées par l'UE et enquête sur les Toxi-Infections Alimentaires Collectives dont les épisodes de ciguatera.

 

- inspection aux frontières : les denrées alimentaires ainsi que les végétaux et les animaux sont contrôlés à l'arrivée du fret aérien et maritime. Les bagages des passagers sont aussi contrôlés à leur arrivée.

Un document est délivré pour faciliter le retour des passagers en métropole avec de l'artisanat.

   

L’alimentation saine

L’alimentation de l’alimentation des habitants de Wallis et Futuna est devenue une priorité confortée par des indicateurs préoccupants en matière de santé.

La Direction des Services Agricoles pilote le Projet Alimentaire Territorial associant un grand nombre de partenaires de l’archipel.

Dans ses grands axes le Plan vise à sécuriser et à valoriser les productions locales dans le cadre de régimes équilibrés. Il consacre un volet important à la communication au plus près des populations et une sensibilisation toute particulière auprès des plus jeunes.

 

 

Le secteur forestier

Ce secteur constitue un enjeu important pour le territoire notamment dans le cadre du phénomène de réchauffement climatique.

  √ Pépinières :

  •  Récolte de semences de feuillus locaux à Wallis et ses ilôts, Futuna et Alofi
  •  Utilisation des semences de Pins, de Kohu, de Teck, de Santal et de Mahogany (acajou) agréé par l'IAC (Institut Agronomique Calédonien)
  •  Production de plants dans les pépinières du service
  •  Appui à la constitution de pépinières privées ou volantes pour les projets de villages
  •  Étude sur les mycorhizes de Wallis et Futuna

 √ Reboisements / restaurations :

  • Suivi des plantations réalisées depuis 2013 sous conventions
  • Projet BEST 2.0+ pour la restauration d'une forêt dégradée de 4ha de pinus Caribaea avec création d'un Conservatoire d'essences feuillues d'intérêt traditionnel à Wallis (massif de Loka - village d'Alele)
  • Projet PROTEGE sur le thème du reboisement de zones dégradées de toafa des bassins versants de Futuna pour lutter contre l'érosion et les espèces exotiques envahissantes (5 ha)
  • Restauration complète du verger expérimental du Lycée Agricole de Wallis
  • Mise en place de 3 parcelles agroforestières expérimentales sur sols dégradés

 √ Gestion forestière :

  •  Bilan récapitulatif des conventions de gestion passées entre le territoire et des villages et particuliers
  •  Mise à jour des données et de la base SIG sur les parcelles conventionnées
  •  Poursuite des inventaires forestiers et cubages avant exploitation
  •  Démarche de coopération technique avec la Nouvelle-Calédonie engagée pour l'élaboration de plans de gestion durable des massifs forestiers par les chefferies

 √ Filière bois :

  • Lancement de 3 études techniques sur les potentiels techniques et économiques de la forêt de Wallis et de la scierie locale
  • Relance de la filière de transformation du bois associée à la thématique d'écoconstruction, avec appui de nouveaux porteurs de projets
  • Bilan à venir des consultations et réunions de travail avec les chefferies de Wallis et Futuna sur les priorités de gestion forestière et sur les usages/menaces de/sur la forêt à mettre en avant lors de la formulation de la politique de gestion forestière.

 

               

L'autorité Académique

 

Le code rural situe l’enseignement et la formation professionnelle agricoles publics en tant que composantes du service public d’éducation, relevant du ministère chargé de l’agriculture.

L'identité de l'enseignement agricole s'est construite autour de la complexité du vivant et de l'approche globale. Elle se fonde sur les cinq missions qui lui sont assignées : missions de formation, générale, technologique et professionnelle initiale et continue, d’animation et de développement des territoires, d'insertion scolaire, sociale et professionnelle des jeunes (insertion sociale et professionnelle des adultes), de développement, expérimentation et recherche appliquée, de coopération internationale.

L’enseignement agricole est présent sur le Territoire depuis 30 ans. Il est né d’un partenariat avec l’Éducation Nationale en insérant des classes de BEPA dans des établissements d’enseignement général. Depuis 2001, il est dispensé sur le site du collège Vaimoana qui était suffisamment vaste pour implanter une parcelle pédagogique puis une exploitation agricole. Le Lycée Professionnel Agricole (LPA) dans sa version actuelle, a été créé par décret début 2011. Il compte aujourd’hui 3 filières d’enseignement professionnel. L’exploitation adossée au Lycée dispose d’un atelier porcin et de structures significatives permettant de produire fruits, légumes et tubercules. Un atelier pédagogique de transformation agroalimentaire est en cours d’installation.

 

DEFI : Stratégie de Développement Durable du Secteur Primaire

 

Les caractéristiques pédoclimatiques du territoire démontrent malgré sa fragilité un environnement propice à l’agriculture. Il en ressort néanmoins une grande vigilance des pratiques agricoles compte tenu des enjeux stratégiques de développement.

Les Wallisiens et les Futuniens cultivent principalement la terre pour leurs besoins d’autoconsommation, de plus elle joue un rôle important dans la vie communautaire et coutumière. Cette identité culturelle leur permet de préserver et de perpétuer des savoirs faire liés à une agriculture de type familiale qui s’approche d’une agriculture biologique par son caractère respectueux de l’environnement.

Malgré les évolutions rapides actuelles du territoire, la population a su s’adapter et tirer profit de ce savoir face à cette mondialisation qui peut être ressentie comme un danger au plan local. Sur ce constat, le secteur primaire fait partie intégrante des domaines à développer stratégiquement et il est en mesure de répondre favorablement aux enjeux du territoire.

L’intérêt est de valoriser l’agriculture locale professionnellement, dans une logique appropriée compte tenu des spécificités locales. La création de filières qui donnerait davantage d’opportunités d’embauche aux jeunes du territoire dans l’objectif de fournir le marché en produit frais et de qualité pour le consommateur et de diminuer les problèmes de santé liés à une mauvaise alimentation tout en corrigeant certaines inégalités économiques.

L’orientation stratégique de ce secteur doit également valoriser les compétences de la direction des services de l’agriculture qui a connu, ces dernières années, un désintéressement des institutions décisionnelles du territoire. Son rôle est de maintenir et d’accompagner ce monde rural afin de mieux préserver une qualité de vie répondant aux besoins du Territoire.

La notion de développement doit se faire à une échelle raisonnable car la surface de Wallis et Futuna est réduite (142 km²) mais aussi parce que la situation géographique du territoire dans le Pacifique ne lui est pas avantageuse en termes d'échanges vers l’extérieur.

     

    

Réglementation des pêches :

                               

Vous pouvez également retrouver tous les arrêtés, stratégies et délibérations en cliquant sur le lien Reeflex ci-dessous : 

SPC ReefLex